Collection Charles Léandre

La Collection permanente : Charles Léandre

L’acquisition de cette collection en 1999 est l’aboutissement d’une belle rencontre avec un collectionneur privé, Henri Buron, à l’occasion d’une exposition organisée à  la Médiathèque en 1995 “Léandre, la Normandie et les normands”.

En 1999, ce passionné de Léandre souhaite se séparer de sa collection. La ville en décide l’achat et se dote aussi d’un fonds exceptionnel de 250 œuvres (peintures, pastels, dessins originaux, affiches, lithographies  et sculptures), de 70 ouvrages et d’un ensemble documentaire constitué de lettres, photographies, journaux…

Charles Léandre

(1862-1934)

C’est à Champsecret à l’ombre de la forêt d’Andaine , dans l’Orne, que nait Charles Léandre en 1862. Son père, officier de carrière, meurt accidentellement en 1868 laissant une jeune veuve et deux enfants en bas-âge, Charles et Mathilde de 2 ans sa cadette. Charles grandit entouré de l’affection délicate de sa mère. Peu doué pour les études, il se passionne très tôt pour le dessin grâce à son professeur au collège d’Argentan, M.Bourgeois, et exerce ses talents de dessinateur auprès des habitants de son village.

Le hasard d’une rencontre dans le train le met en relation avec la famille Bin et c’est ainsi que le jeune Charles âgé de 16 ans débarque à Paris dans l’atelier d’Emile Bin (peintre d’histoire et de décoration) où il rencontre Signac, Thévenot, Eliot. Il passe ensuite dans la classe de Cabanel, portraitiste reconnu, à l’école des Beaux-Arts où il acquiert une formation académique sans toutefois abandonner pour autant la spontanéité du trait qui fera de lui un caricaturiste reconnu. Il est reçu avec son ami Maurice Eliot au concours de professorat de dessin des écoles de la ville de Paris et enseigne jusqu’en 1897.

Il échoue cependant au Prix de Rome.

Lors de l’exposition universelle de 1889, il reçoit la médaille de bronze pour l’œuvre Je dors mais mon cœur veille présentée à l’espace musée Charles Léandre.

En 1890, Charles Léandre s’installe pour un quart de siècle à Montmartre, rue Lepic. Sa vie de bohême auprès de ses amis peintres et chansonniers est ponctuée chaque été d’un long séjour dans sa maison natale « la Minerie » où il aime y retrouver sa mère, sa sœur, ses nièces et les normands si chers à son cœur.

En 1894, Léandre entre au journal humoristique Le Rire crée par Félix Juven pour une collaboration de 30 années. Son travail de caricaturiste très riche et très varié fait de lui un artiste populaire, son ironie y est malicieuse, jamais amère. Charles Léandre compose également des affiches pour le théâtre et les cabarets. Il obtient la médaille d’or à l’exposition universelle de 1900 pour 2 affiches lithographiées vantant les moyens de locomotion : Le voyage de noces et La garde-barrière (couloir des affiches).

Il illustre de nombreux ouvrages (Madame Bovary de Flaubert, La vie de

bohême de Murger, les contes de Maupassant….)

En 1904, Léandre fonde et devient président de la Société des dessinateurs humoristes. Cette nomination donne lieu à une fête restée célèbre sous le nom du «Triomphe de Joseph Prudhomme» (voir couloir des affiches).

Le décès de sa maman en 1913 le pousse à quitter Montmartre pour les Batignolles. Après la guerre, les nouveaux courants artistiques attristent Léandre et le précipitent dans un relatif oubli. Cependant, excellent lithographe, le Salon des Artistes Français lui décerne en 1921 la médaille d’honneur, et en 1925, il devient président du jury pour la gravure et la lithographie.

En 1932, Il regagne Montmartre et meurt en 1934 dans son atelier rue Caulaincourt.